Je marche---
MCDem poème marché-compté à lire à voix haute
M©Dĕm.
(Murielle Compère-DEMarcy)
Je marche---
poème chanté/compté à voix haute
J’ai retrouvé la couleur / le silence de la ferveur
matricielle
Une fois coupé / les computers
Supprimée / l’interface des problèmes
-Pour réécouter le ciel…
A toi
Je te donne la confiance de mes poèmes
quand/
dans la géode de tes mains
luit/luira
l’oiseau bleu de mes regards / soleils
Je marche---
Je marche dans la transparence
dans le vide de rien & de l’évanescence /
Dans le pas trotté des chevaux
où se débrident /
encore aphones /
les rênes de l’aube
Je marche dans la transparence
dans le vide de rien & de l’évanescence
Le débardeur rapiécé
de ma curiosité /
plaqué moite /
contre mon cœur rap…/ en pièces /
aux mains de personne
Écran érectile / tactile
entre ma peau / tannée /
malaxée
par les chants syncopés / de l’air
sans espaces /
vibraphone
Je marche
dans le plaqué / frappé
au rythme des orgues
d’un silence / brutal
Marqué au désert sans feu
des terrains vagues / Je marche
Je marche
en regard
des cœurs
aux arbres rapaces
que mon corps
de plumes
ramasse / enrobe / élague
ra…llume
Je marche pour l’heure
d’avant-garde /
des ultimes urgences /
À l’aube des gestes de spleens / en résurgences
Rémanences du satin des mauves
où sous le feu des lianes / l’Orchis
Brûle /
Sauvage /
Remaquille mes paupières / de lune
Le fond de mes pupilles
du fard des brumes
& lèche /
mon regard
des langues / incendiaires
Je marche où l’Orchis sauvage
l’Orchis-des-Fées /
M’ouvre /
à ses doigts diaphanes
ses doigts de couleurs
& de tendre rosée /
M’ouvre
à sa fraîcheur première /
sa première
inflorescence /
Touche /
Feu de tige
Vœu de racines /
la Terre tentatrice du Verbe /
Pistil amoureux du Cosmos
Étamines du don des matrices
Chair offerte d’Éros
Je marche sur la toile de l’impatience
Un carré d’étoiles
Une voûte de chairs
pliées /
sous les voiles
Le patron de bure / à couper
dans le pointillé du ciseau luisant
de ma marche /
Taillé à la taille fraîche des astres
/ au souffle coupé /
zénith d’incandescences
Je marche dans l’indifférence
Fanée /
Hier fiancée au cœur pourtant plein des hommes
Je marche
le débardeur de ma curiosité
plaqué moite /
contre mon corps
cogné aux angles de l’espace
espaces morts / Contrées
polychromes
Dans les espaces sans géométrie
des oiseaux
Dans la géométrie sans espaces
d’Antonin Artaud
10 000 idées des choses
aléatoires à changer
10 000 idées aléatoires dans la permanence
des choses
Je marche--- au plus serré des mailles
sous la boule solaire /
La flèche des oiseaux
bilboquet du ciel joué /
à corps ouvert /
dans mon hoche-cœur
Je marche sur ma route
mon cheminement d’os
& d’un crâne
en vanité / d’égarement
Je marche tibias battant
le ciseau tranchant de ma marche
depuis le mystère isocèle du haut de mes pas
Heurtée par les métallophones
de la pluie /
À bâtons translucides
rompus / résonnant tambour
au diapason sourd
de mon être / rompant
Je marche
le débardeur de ma curiosité
plaqué moite contre mon corps
Écran érectile entre ma peau
qui prend tout
du sucre & des fables
des plaisirs de ta propre personne
& mes propres déceptions / aphones
qui le retirent
exténuées
sur le transat
-transi de mars /
atone-
affaissé de l’espace
Je marche dans le pas des chevaux
où des haleurs les tirent
toujours plus loin / toujours plus haut
Des tombereaux d’étoiles
parsemés d’orge & d’orages
charriés dans le crin des ridelles /
Dans le flot des autans /
aux crinières d’argent /
aux crinières des gerbes dispersées dans le vent /
dans le blé des poèmes
-Les chants de Poésie / avant tout / en avant
∞
Des passages précoces d’oiseaux migrent /
sur la ligne de mémoire au faîte de mes traces
vers le large d’autans / l’interface
du Temps
Je découpe la frange des anges
agoraphones/
au pupitre des frontières allophones
La phrase en prière / le Verbe debout
entêté
de poèmes /
Anges agenouillés face /
-le poing en réplique-
à la brutalité/
infirme/
des hommes
Sur la route
des problèmes
Sur la vitre du sommeil
la roulette des rêves
trace /& coupe
des paysages aux parfums des fenêtres
Arches de lumière
dans l’œil atteint des poèmes
Ivresses réelles /ivres de réveils
Je marche / à cœur-joie
Je saute / à cloche-pied
sur le jeu des marelles de l’Enfance
à compter du jour
où j’ai décompté le rythme /
perdu/
du destin
Le fatum aggravé / des croyances assénées
par des pouvoirs malsains
J’ai mis un cercueil de paille
en tête de liste
pour mes sept souhaits dédiés
au Malin
Celui qui flambera neuf
dans le sang éteint
des artères
Jusqu’au terme d’Outre-Veine
Un poème pour gri-gri
sur le col blanc de la Gueuse
Un froissement de chrysanthèmes
Une gerbe de feux-follets
survivant au paraphe funèbre /
de la Tueuse / à long terme ( ?)
∞
Le livre s’ouvre sur le pupitre
du jour. Où l’amour palpite.
Cette grisaille /
comme une cotte de mailles resserrée
sur la cage prête à étouffer /
Force les ouvrants de l’âtre /
à libérer / thoracique
Ouvre les dormants
de l’astre du jour
sous le dernier pesant
Vestiges de sarments d’or & d’étoiles
des premiers feux de paupières
Ouvre le xylophone
du soleil
aux vibraphones soufflés des flammes
L’air rentre dedans
à pleins poumons nettoyés des cendres
de tristesses
Phénix ressuscités à chaque spectacle
d’ascensions fortes –qui sombrent
Chute ascendante
Les portes de l’insert
Achèvera le sommeil des braises
∞
Je marche pour tuer les pensées
& me jeter dans celles
qui fleurissent le rebord des fenêtres
Ne mettez pas la charrue de mon espoir
avant mes bras / Ne comptez pas sur moi
en démarchant les bruits de ma mémoire
Ne pas voir le monde de sa fenêtre /
Revoir le monde à sa fenêtre
∞
Je marche dans l’opacité du jour
où la mémoire se délite
pour faire face
Face au quotidien qui se délite
Nous délite / me délite
Effrite / attaque
la falaise
La falaise effritée /
falaise effritée du Dire
Déliquescences /
Déliquescences où l’âtre se livre
délivre le mauve
& face à soi
se délivre
de l’arc-en-ciel en sommeil
sous les rêves fauves
∞
Je marche ma pensée hors cadres
non intégrée dans la logique
des comptables ni redevable
D’aucun dogme ni théories
ni système
D’où les pouvoirs arachnides
tisseraient
leur toile multinationale
lucidifère / camisoles de farce
camisole de forces
vives /
indociles
Je mets et le marche /
la force impulsive
la force motrice
la puissance en œuvre
du poème
en points d’application
des vrais rêves
Des traces & stigmates
d’une vérité
entière / empirique
déroulée en lucidité sans terme
dans ce mouvement immanent
et joussif / d’une prédation
où se sentir vivre
Une prédation
à venir
dans l’attente / l’effusion
de cette piqûre d’adrénaline
répandue /
en intra-veineuse/
Dans un corps
d’écriture
forçant les limites/
Une page volume /
Éclats de signes en éclaboussures
mystérieuses des interlignes
Solidité d’air & d’os
de chair & de douleurs / En mon crâne
Je marche
J’écrase chaque marche
dans les odeurs de thym
et de romarin où pressentir l’amertume
au nez / aux rêveries dilatées
des chemins
Je rêve d’une humanité poreuse
à la joie de vivre /
Presser la main courante du matin
Descendre la rampe
en chute ascendante
de l’espoir incertain
∞
L’humanité non alourdie
par la pensée de mon chien /
La fidélité canine, oui, canine
de mon chat ronronnant de sérénité
au creux de mes reins
∞
Une flûte traverse des lèvres
aux becs de symphonies troglodytes
J’imagine des pouillots de passage
ciseler des huit en notes d’images
Sur l’écorce de l’espace
Des troncs volages
Je marche en recharge
sans cesse
Dans la permanence illusoire de l’amour à dérober
en plein cœur des choses / en plein cœur des êtres
Je marche ---
Je marche pour l’heure
privée d’univers /Temps
compté dans l’Espace
Le parfum des chairs
se mouille
dans l’aube confondue
par tant de nudité
Si chaque jour oublié
tourne une page de nous froissée
Nous ressurgirons vacants
projetés dans quelle multiplicité
Réveil / Tu tires le premier
Je/Tu tombe(s)
-nous sommes encore vivants !
Je me déshabille / Tu dévêts
ma personnalité / Quitte /
à me défaire
me refaire /
Nymphe
dans le sang sucé des limbes
Agenouillée face /
à l’Absurdité
Je marche ---
Je marche pour l’heure
délivrée d’univers à temps
pour recouvrir de mots
l’existence-poème
∞
Je marche au milieu de tant d’impasses /
les paupières bridées par tant de clairs-obscurs
élucidifères /
Je marche entre les parenthèses
Outrepasse les voies de détresse
Perd & gagne / gagne / dépasse
Les douleurs de la chair
élucidées par le Verbe /
Le poème lui-même élucidifère