Faux Partir, Patrice Maltaverne

Faux Partir de Patrice Maltaverne tient la route comme le lecteur se fraye un chemin, emporté dans le courant, au fil des poèmes qui se suivent et enchaînent librement leur déroulés de mots & d'images. Faux Partir tient la route, même si l'on sent que la descente a dû être en roue libre parfois comme pour chacun de nous au coeur parfois/dans le creux de la vague de nos existences, puisqu'ainsi va la vie, avec des hauts et des bas. Une traversée à travers ville, une ville anonyme monstrueuse dans son indifférence affichée. Une course éperdue. Faux Partir comme une injonction au départ, mais pour voyager vrai. Un rythme à respirations rompues, une marche syncopée. Faux Partir a du souffle, a du rythme, enchaîne des images à la fois justes et fulgurantes, défrayant la route, on the road-movie morceaux intenses et concis de la vie quand elle vient / quand elle s'en va / quand elle nous touche / quand elle nous bouscule / nous traverse / nous transperce. Faux Partir, une traversée en quatre quatre (suite de poèmes composés de 4 quatrains pour chacun) au deux temps de la marche pour prendre le départ, cœur et poèmes requis, l'inconnu toujours à reconquérir puisque le monde consensuel et formaté n'est pas le vrai. Ce recueil de Patrice Maltaverne paru en 2009 est un compagnon de route inlassable et dont le poids égale sa présence, sa hauteur, sa portée : son prix est inestimable.

Murielle Compère-Demarcy